Le système de retraite français a connu de profondes transformations depuis plusieurs décennies. Parmi les évolutions majeures figurent une certaine distorsion relative au rapport cotisations sociales et pensions. En effet, bien que les cotisations augmentent progressivement au cours des 5 dernières décennies, les pensions continuent de baisser et ce, de manière significative à partir de la génération 1980. Cela, qu’il s’agisse des cotisations CNAV ou des cotisations Agirc-Arrco : en savoir plus sur per. fr.
La situation démographique d’avant 1975
Pour comprendre ce phénomène, rappelons avant tout en quoi consiste le système des retraites par répartition. Les actifs cotisent et financent les pensions des retraités actuels.
Avant 1975, le ratio cotisants et retraités respecte un certain équilibre. Mais au fil du temps, une mutation démographique s’est enclenchée pour perdurer, et il s’agit du vieillissement continu de la population, avec l’allongement de l’espérance de vie. À cela s’ajoute l’entrée tardive des jeunes dans le marché du travail. Par conséquent, les cotisations sont largement en deçà des besoins financiers des caisses de retraite.
L’augmentation des cotisations sociales : un taux qui a doublé en 50 ans
D’où la nécessité d’augmenter les cotisations depuis les années 1980, ce qui s’est réalisé progressivement au fil du temps. Exemple : le taux de cotisation en 1940 pour un salarié était de seulement 17.9%, contre 22% à 24.2% pour la génération 1960, près de 28.3% pour la génération 1980 et jusqu’à 31.3% à 41% pour la génération actuelle. Malgré cela, ces augmentations ne semblent pas suffisantes pour garantir un système pérenne, ce qui a conduit à de nouveaux ajustements par le biais des différentes réformes, notamment dans les règles de calcul des pensions et le relèvement de l’âge de départ à la retraite.
En parallèle, le salaire moyen n’a pas toujours suivi cette hausse dans la même proportion. Cela a eu pour effet de réduire le pouvoir d’achat des actifs, car une part toujours plus importante de leur salaire était prélevée pour financer leur future pension.
La baisse relative des pensions : un recul du niveau de vie à la retraite
En ce qui concerne les pensions, la courbe est inversée : les retraites diminuent au fil des générations. Cela s’explique par le biais du taux de remplacement à la liquidation, c'est-à-dire le pourcentage du dernier salaire versé en pension.
Notons qu’il ne s’agit pas d’une baisse absolue, mais relative. Ce phénomène est principalement lié à deux facteurs : l’allongement de la durée de cotisation et l’évolution des salaires. Avec les réformes, le calcul des retraites tient compte de différentes variables, dont les trimestres (trimestres validés et trimestres requis) par rapport à la durée des cotisations, le taux plein et la retraite entière, le taux de liquidation, le revenu annuel moyen et le coefficient de proratisation.
Autre facteur important : la réforme Borne a instauré un âge de départ à la retraite plus tardif, de 62 à 64 ans, ce qui a exacerbé le sentiment de précarité pour ceux n’ayant pas pu accumuler suffisamment de trimestres de cotisation.
Se dissocier des aléas du système par répartition
Malgré cette baisse progressive des pensions, il est possible de se constituer une retraite sereine et dissociée des aléas du système par répartition en souscrivant au Plan d'épargne retraite (PER). Ce placement est alimenté par ses propres versements qui constitueront un capital bonifié à terme, et qui sera converti en rentes viagères. L’avantage du PER, c’est aussi la possibilité de sortir en capital à sa guise.
Par ailleurs, le PER constitue une solution défiscalisante, les versements étant déductibles des revenus imposables, ce qui allège de manière conséquente le montant de l’impôt sur le revenu.